La confluence de Saint-Laurent-de-Condel
2025-01-02 • Permalien
Un nom de lieu qui m'aura longtemps intrigué sera celui de Condel, attaché à la dédicace de son église pour former le nom de Saint-Laurent-de-Condel, petite commune au sud de Caen, collée à la forêt de Grimbosq.
Sous la trace Condellum en 1070, on retrouve ici le nom gaulois très célèbre condate, à savoir confluence, ici associé à un suffixe diminutif ellum. C'est d'ailleurs comme cela que François de Beaurepaire explique ce toponyme [NLCalvados, p324]. Seul problème : le ruisseau courant sur la commune, le Coupe-Gorge, n'a pas d'affluents, et sa confluence avec le ruisseau de la Grande Vallée se trouve à vol d'oiseau à 2,6 km de l'église et 1,6 km au delà de la limite communale.
Nouvelle, car effectivement l'actuelle "Rue Nationnale" où se trouve l'église est relativement récente : aux temps gallo-romains, la voie principale nord-sud venait de Percouville, passait par les hameaux les Ruelles à Clinchamps et Ès Rues à Boulon, avant de s'enfoncer dans la forêt de Cinglais, y ressortant par le lieu dit l'Échelette ; elle passait ainsi à un kilomètre à l'est de Saint-Laurent (bas et haut) - et 500 mètres à l'ouest de Boulon.
On notera tout de même que le proche Pont de Brie (du gaulois briva voulant dire "pont", donc "pont du pont") devait bien relier quelque chose, et qu'il est ainsi probable qu'un axe est-ouest ait existé à proximité - si l'on s'en réfère à un de mes anciens articles de blog j'avais émis l'hypothèse d'une voie Divoritum (Jort) ←→ Briovera (Saint-Lô) (l'alignement géographique étant trop parfait pour être une coïncidence), mais l'on pourrait tout à fait également imaginer un lien vers le gué de Corbon par Moult et Quilly (où une statue de Vénus a été retrouvée dans l'église), ce qui offrirait un itinéraire quasi-direct Lisieux ←→ Avranches.
Toutes ces tangeantes conjecturelles invérifiables pour dire que cela ne m'étonnerais pas que le Bas de Saint-Laurent soit le site primitif de la ville, autour de la condate [sens 2] du Coupe-Gorge. Il est en outre le long d'un axe mineur, celui du Bac du Coudray (aujourd'hui déplacé sur la D156 proche). Pas assez de certitudes pour tirer une véritable conclusion, mais suffisament de supputations pour aller y faire un tour et s'imprégnier du lieu !



Vue de la rivière en aval (nord), de l'église (est), et de la rivière en amont (sud),
sur le pont permettant à la Route des Hameaux de traverser le Coupe-Gorge.




Au niveau de la défluence se trouve un lavoir duquel on voit encore bien l'église. Au loin, le Bas Saint-Laurent.



Le bas Saint-Laurent est flanqué de deux lavoirs, tous deux sur le bras occidental du Coupe-Gorge. L'église s'éloigne.



Le bras oriental du Coupe-Gorge est moins urbanisé. Tous deux se joignent au niveau d'un taillis tout juste débroussaillé.
Twisto Wrapped 2024
2024-12-30 • Permalien
Deuxième année chez Twisto et première complète. Quelles ont été les lignes sur lesquelles vous m'avez le plus vue ? Quels véhicules ? Peut-on vraiment faire des stats sur quelque chose d'aussi inutile ? La réponse, maintenant !
Lignes les plus conduites
![]() Première place avec 163h34 |
![]() Deuxième place avec 163h19 |
![]() Troisième place avec 162h15 |
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Bus les plus conduits
![]() #1 • Bus 5221 • 33:34 |
![]() #2 • Bus 5237 • 30:10 |
![]() #3 • Bus 172 • 29:55 |
![]() #4 • Bus 5249 • 27:19 |
![]() #5 • Bus 453 • 26:24 |
![]() #6 • Bus 5229 • 25:22 |
![]() #7 • Bus 5240 • 23:58 |
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![]() #8 • Bus 423 • 22:47 |
![]() #9 • Bus 412 • 22:17 |
![]() #10 • Bus 5215 • 21:55 |
![]() #11 • Bus 426 • 20:33 |
![]() #12 • Bus 5213 • 20:15 |
![]() #13 • Bus 5207 • 20:00 |
![]() #14 • Bus 5211 • 19:28 |
![]() #15 • Bus 5218 • 19:24 |
Les origines de mes fixations
2021-02-23 • Permalien
Il faut bien l'avouer, j'ai des intérêts spécifiques très... spécifiques. Toponymie, transports... Si je devais leur trouver un lien, je dirais que ce qui m'enflamme, c'est la compréhension du grand canvas qu'est le monde anthropologique. Pourquoi avoir fixé un village ici ? Pourquoi telle route ici ? Pourquoi ce nom, ce monument ?
Surprenament, ces fixations personnelles sont assez récentes ! Elles n'existaient pas sur toute mon enfance Cherbourgeoise, et, sans doute plus dommageablement, elles n'existaient pendant ma période à l'université (si elles étaient déjà là, j'aurais probablement réussi à me motiver à en faire quelque chose...).
Tout à commencé, étrangement, en passant mon permis de conduire, en 2013. Nous arrivons avec mon moniteur au carrefour de la mairie de Carpiquet, entre la D9 et la 220. Et là, quelque chose qui ne peut plus aujourd'hui frapper personne m'a frappée...
...on dirait qu'autrefois, la route continuait tout droit, au lieu de bifurquer vers la droite...
...et qui plus est, ladite route semble continuer par delà l'aéroport qui la coupe.
Dans ma tête, le raprochement s'est très vite fait avec une autre fourche, celle que forme la route sur laquelle j'étais, la D9 (ancienne route de Caen à Thorigni / Saint-Lô), et la D613 (ancienne route de Caen à Bayeux). Une fourche qui a été déplacée pour des raisons de largeur de voirie au rond-point de Belle-vue, mais qui à la base se trouvait sur le planître de la Maladrerie.
Et c'est bien le Planître de la Maladrerie qui m'a fait embrayer de plus belle sur l'intérogation : à cet endroit, la route principale, celle de Caen à Bayeux, qui reliait les deux plus grandes villes de l'Empire Romain dans la région, Lisieux et Bayeux, va tout droit, alors que la moins importante, Caen à Saint-Lô et donc par extension Lisieux à Coutances, est celle qui fait un écart de trajectoire. Si on en revient à la fourche de Carpiquet, la route actuelle est celle qui fait un écart. Se pourrait-il donc que cette route abandonnée soit l'ancienne route principale ?
J'épargnerais les détails de la recherche, simplement car celle-ci a 8 ans et je ne me souviens plus desdits détails. Mais le moment "euréka!" est venu en suivant la route sur le cadastre napoléonien, de commune en commune, de tableau d'assemblage en tableau d'assemblage. Et là, sur le territoire de Cheux, le nom de la route me frappe.
"Ancienne Grande Route de Noyers à Caen". Noyers-Bocage est sur l'actuelle route de Caen à Avranches, passant par la rue Caponière, Venoix, Bretteville et Verson. Se pourrait-il qu'anciennement, la route au niveau de Noyers continuait vers Cheux et Carpiquet plutôt que de longer l'Odon ? Le bourg et l'église de Noyers sont certainement sur cette ancienne route et pas sur l'actuelle ; les églises des villages entre deux semblent surtout positionnées sur des axes nord-sud traversant l'Odon plutôt que suivant la route actuelle ; et enfin, chose que j'aurais appris plus tard, la route de Bretagne actuelle semble viser le clocher de Saint-Pierre, or celui-ci date de 1308 : on ne pouvait donc pas le viser auparavant. La route est donc ultérieure.

Exemple d'une visée de clocher avec la route de Falaise visant ici le clocher de Saint-Pierre. Le clocher date de 1308.
La route ne date que XVIIe siècle, et est rectiligne jusqu'à Potigny (25km), bien que le clocher ne soit visible que jusqu'à Haut-Mesnil (17km).
Auparavant, pour se rendre à Falaise, on passait soit par Bretteville-sur-Laize (via le bourg d'Ifs et la D235 actuelle) soit par Saint-Sylvain (via le bourg de Bras et un ensemble de route aujourd'hui discontigües).
Ces conclusions m'ont donné une immense satisfaction, celle de comprendre la construction de ce monde, ce qu'un écrivain ou créateur de jeux-vidéos appallerait "le world-building", mais du monde réel. Ce qui fait que depuis je recherche activement ce genre de "révélations", en m'intéressant aux noms de lieux, aux tracés des routes, aux dédicaces des églises, et autres signes du passé que le temps efface irrémédiablement.
Le Pont de Brie
2020-10-12 • Permalien
Je me souviens encore, il y a des années, en passant sur la voie verte de Caen à Thury-Harcourt, m'être amusé du nom du Pont de Brie, l'associant au célèbre fromage. Puis l'intérêt est retombé. Jusqu'il y a quelques jours, ou, suivant mes dernières années de fascination pour les noms de lieux, je parcoure la Toponymie Générale de la France par Ernest Nègre, et je tombe sur cette définition :
[2361] Brie, Somme; = gaul. briva «pont» (LG)
Se pourrait-il simplement que ce toponyme signifie "Pont de Pont", Référençant un ancien pont déjà présent dès l'époque gauloise ? Un court moment de réflexion sur une carte IGN ajoute un indice.
Le hameau sur la rive droite, ainsi que le moulin sur la rive, se nomment Brieux. Une commune éponyme du département de l'Orne se voit donner cette définition par Ernest Nègre :
Le nom ancien du ruisseau a été errodé par des siècles d'utilisation, et il ne semble pas improbable qu'un même processus ait fait passer un hypothétique Briva-o-olina (Olina étant le nom antique de l'Orne) à Brieux. Il est donc probable qu'un pont - évidemment pas celui-ci, dont l'architecture crie "début de l'ère industrielle" - ait existé ici dès l'époque gauloise.
Sauf que non, arrêtons tout là : les gaulois ne construisaient pas des ponts à tout-va, et préféraient utiliser des gués - en gaulois ritum, et sa variante rotu, qui ont par exemple donné les noms de Redon (Ille-et-Villaine), ou plus proche de nous, Lonrai (Orne), "longus ritum", le long gué. Les ponts étaient réservés aux passages sur les voies romaines importantes, telle que celle de Bayeux à Coutances traversant la Vire à Briovère (nom ancien de Saint-Lô) :
Même celle de Vieux à Exmes traversait la Dives à gué, avant que le célèbre Pont de Jort ne soit bâti, probablement avec l'arrivée des romains (d'où l'ancienne commune de Pont, sur la rive gauche)...
...et traversait l'Orne à Bully, également à gué, du moins d'après le nom de la rue y menant :
...à moins bien sûr d'un retournement de situation lié à un nom de hameau local...
Évidemment. Le hameau rive gauche de l'Orne / rive droite de la Guigne s'appelle également Brieux. Il y avait-il donc un pont à Bully ?
La voie romaine, connue sous le nom de Chemin Haussé, que j'ai déjà eu l'occasion de signaler, suivait la rive gauche de la Guine en sortant de Vieux et arrivait à peu de distance de l'église où elle passait l'Orne sur un pont dont les pierres étaient scellées avec des crampons en fer. J'ai cité dans le 2d volume de mon Cours d'antiquités le témoignage d'un témoin occulaire qui a retiré de la rivière d'Orne une partie de ces fondations.
Le moulin et la ferme de Brieux semblent tirer leur nom de ce pont (Briva).
Quelle trahison de la part du nom de la rue.
Mais cela ne nous avance pas beaucoup plus. La voie romaine de Vieux à Exmes traversait donc l'Orne sur un pont. Par la même logique, il est probable que le Pont du Coudray et le Pont d'Ouilly aient une origine gauloise ou romaine, étant sur la voie romaine de Vieux à Jublains. Mais aux dernières nouvelles, aucune voie romaine ne passe par le Pont de Brie. Il serait temps de chercher plus de sources.
Aucun résultat sur les bibliothèques municipales et universitaires de Caen (la recherche avec guillemets ne renvoie qu'un résultat, The Ineffectiveness of Overt Input on the Problematic Grammatical Features of Tense Usage and Verb Conjugation for Native Arabic Speaking Learners of English for Academic Purposes. Tout à fait le sujet.)
La seule véritable information sur le pont est constituée par sa fiche Mérimée :
Pont 19e siècle construit avec la ligne de Caen à Condé-sur-Noireau en remplacement d'un gué important sur l'Orne.
Le pont actuel a donc été construit avec la ligne de chemin de fer pour relier la gare de Grimbosq à la rive gauche. Mais pas plus d'historique, ni de mention de ponts antérieurs.
Il est temps d'aller voir sur place. Notons déjà que la route ancienne a été sauvegardée entre le pont de Brie et le hameau de Brieux - une route nouvelle semble avoir été percée en même temps que le pont n'ait été construit. Cette route ancienne fait environ 6 mètres de large (soit la largeur standard d'une voie romaine) et est empierrée, signe d'une ancienne route importante.
Quel lien ce pont et cette route représentent-t-ils ?
Arcisse de Caumont ne signale aucun lien gaulois ou romain ni à Villers-Bocage, ni à Bretteville-sur-Laize, et la Carte Archéologique de la Gaule (1990) approuve pour Villers; elle signale toutefois des bas-reliefs représentant Bacchus, Vénus et Hercule dans les fondations de la nef de l'église de Quilly, hameau de Bretteville.
[témoignage du curé de Quilly en 1757 à propos des travaux de son église en 1748] [...] L'architecte a assuré audit curé qu'il avoit trouvé [...] des anciens murs en moëlon de la nef de la dite église qui luy paroissoient avoir été autrefois autant de figures ou ornements de temple et d'autel : il y en avoit deux encore bien existantes, dont une leur sembloit représenter Bacchus appuyé sur une colonne entrelassée de vignes. L'autre étoit une jeune vierge dans tout le naturel, qu'un prétexte de scrupule luy fist aussitôt défigurer avec le marteau. [...]
[témoignage du curé de Saint-Agnan] J'ay entendu des anciens que léglise de Quilly et celle de Cingal-en-Cinglais étoient les plus anciennes du pays; j'ay entendu de même que l'église de Quilly étoit autrefois un temple d'idoles [...]
Toutefois, même si l'église Notre-Dame de Quilly était effectivement un ancien temple romain, elle ne compte probablement pas comme une destination à part entière : le Chemin Haussé passe à 1300 mètres de là sans aucune inflexion. De plus, le trajet Villers - Pont de Brie - Bretteville/Quilly forme un angle de 32°. Le trajet à vol d'oiseau, en plus d'être plus court d'un kilomètre, passe par un camp romain attesté à Trois-Monts, et traverserait l'Orne à 3,5km du Pont de Brie, soit au Grand-Mesnil (présence de haut-fonds), soit au Val de Maizet (barrage moderne, donc probablement gué ancien). Il semble donc que soit Villers, soit Bretteville/Quilly ne soit pas la destination originelle du Pont de Brie.
Un trajet toutefois presque droit (3°) se profile à ce pont : le trajet Villers - Pont-de-Brie - Cingal. Oui, le même Cingal dont l'église (aujourd'hui détruite) serait aussi ancienne que celle de Quilly. Un village tout à fait insignifiant, commune absorbée en 1833 par sa voisine, abritant aujourd'hui trois fermes, mais dont le nom est également celui de toute la région : le Cinglais. Elle fut donc probablement importante dans un passé lointain... Mais si toutefois elle avait été une étape importante à l'époque gallo-romaine, les vestiges qui pourraient le prouver nous manquent...
Il semblerait qu'il faille voir encore plus grand, d'encore plus loin, pour essayer d'avoir un fin mot : il y a-t-il un trajet régional antique qui pourrait coller au Pont de Brie ? Rien d'attesté. Toutefois... Si l'on remonte cet article, j'ai pris pour exemple les ponts anciens de Saint-Lô et de Jort...
Le Pont de Brie est à 340 mètres de la ligne de vol d'oiseau de Saint-Lô à Jort. Mieux encore, le gué de Brie, en amont de 100 mètres du pont, n'est qu'à 220 mètres. Un alignement très étrange pour une ligne de 76 kilomètres. Saint-Lô étant sur la voie de Bayeux à Coutances, et Jort sur celle de Vieux à Exmes, se pourrait-il que le Pont de Jort fasse partie d'une voie antique de Coutances à Exmes ?
Cette ligne passe à 2,6km au sud de Villers-Bocage - dans une zone de collines, mais également à 1,5km de Caumont l'Éventé (et même à 600m de son "Vieux Bourg"), où passe la voie romaine de Bayeux à Rennes. De l'autre côté, elle passe par la forêt de Cinglais, où elle devrait croiser la voie romaine de Vieux à Jublains, à 1,7km au nord de Cingal, et, peut-être le plus intéressant, à 940 mètres de "la fin" du Chemin Haussé, c'est à dire à un endroit où l'on perd l'ancienne voie antique, au delà de laquelle on ne trouve plus de vestiges, et où sa destination se trouve à 6° à vol d'oiseau de son dernier axe connu. Cette perte du Chemin Haussé ne s'expliquerait-elle pas par un carrefour ancien avec une hypothétique voie de Exmes à Coutances, formée ici par exemple par l'actuelle D91A ?
À noter également, et pour rembrancher Bretteville-sur-Laize et Quilly, qu'une ligne du Pont de Brie à Lisieux passe à 665 mètres au nord de l'église de Quilly; et bien qu'un trajet de Coutances à Lisieux aurait plus vite fait de passer par Vieux - la ligne à vol d'oiseau passe au sein même de la ville antique ! - il peut ici s'agir d'un trajet alternatif. Mieux encore, un hypothétique axe Lisieux - Pont de Brie - Avranches ne formerait qu'un angle de 15°.
Recherches sur le Cimetière Américain
2019-10-27 • Permalien
J'ai travaillé trois ans au cimetière américain de Colleville-sur-Mer. Au cours de ces trois ans, j'ai été étonnée de voir que sur les presque 21.000 servicemembers honorés dans ce cimetière, nous ne connaissions l'histoire que d'environ 300 d'entre eux.
Dans le même temps, nous avions un accès illimité à Ancestry.com pour les recherches sur ces servicemembers, et pas mal de temps libre au bureau d'accueil du centre. Sur la fin de la dernière année, je me suis me suis donc demandée s'il n'était pas tout simplement possible de prendre les servicemembers un à un, et de "débroussailler" un petit peu les connaissances que l'on a sur eux, au moins comme point d'accroche pour des recherches plus profondes.
J'ai malheureusement été depuis licenciée, mais dans le temps où j'ai eu accès à Ancestry, j'ai pu rechercher les informations de base pour 199 sépultures. Au moins une dizaine avaient une histoire dont le partage m'aurait intéressé. Ce travail avait été réalisé sur une base de données dont je garde une sauvegarde que je vous propose ici au format Excel. Cet article est donc proposé avec des captures d'écran d'époque.


Ces deux premières tranches montrent à gauche l'âge du servicemember à sa mort, allant de 19 à 52 ans, et à droite leur religion.
Attention ! Par religion, il faut entendre religion d'inscription à l'armée : il n'y avait que quatre choix : P (Protestant), C (Catholique), J (Juif), NP (non pratiquant) et NR (non religieux). Il faut aussi savoir que beaucoup de juifs choisissaient de s'inscrire protestant ou catholique : en effet, la religion était gravée sur les name-tags que les servicemembers portaient autour du cou, beaucoup de juifs se disaient que ce n'était pas une distinction utile à mentionner en cas de capture par les nazis. Sur ce tableau sont marqués en vert les personnes inscrites P ou C mais dont j'ai pu trouver par ailleurs preuve qu'elles étaient juives.


Ces deux tranches suivantes montrent à gauche le pays ou l'état de naissance du servicemember (via les abréviations d'états américains usuels),
et à droite le ou les pays de naissance des parents s'ils n'étaient pas américains.


Le suivant est aujourd'hui très problématique, mais à l'époque c'était leur réalité : les races des servicemembers.
Ici W (White, blanc), B (Black, noir), F (Filipino, Philippin) et O (others). On aurait pu avoir aussi A (Asian, asiatique) ou N (Native, Amérindien), par exemple.
Enfin à droite, nous pouvons voir dans quel cimetière temporaire ces servicemembers ont été enterrés avant d'être transférés à Colleville-sur-Mer.
Beaucoup n'ont pas eu à bouger beaucoup, venant de LA, Saint-Laurent, qui se trouvait dans le bois touchant le cimetière actuel au sud-ouest. Beaucoup venaient de CA, La Cambe, qui a ensuite été réaménagé en le cimetière Allemand. Une bonne partie viennent des deux cimetières de Sainte-Mère-Église, M1 et M2, où il fut un temps considéré y former un troisième cimetière américain permanent en Normandie. Restent ici des personnes enterrées suite à leur mort lors de l'opération Cobra, à Blosville, BL, et les plus récents, sur la route vers Paris et l'Allemagne, à Saint-André-de-l'Eure, AN.
Autoroutes de France
2015-04-04 • Permalien
Petite carte très simple, premier essai de carte animée, présentant le système de numérotation des autoroutes françaises. Postée sur reddit.com dans les communautés "France" et "Map Porn", où l'accueil a été positif, et les discussions se centraient sans surprises sur la centralité de Paris et l'absence d'autoroutes en Bretagne.
Si le Premier Empire Français se réunissait
2014-08-19 • Permalien
Reddit.com contient beaucoup de communautés différentes, l'une des mes favorites ayant toujours été "Map Porn", une communauté considérant que les cartes sont si chérissables qu'on pourrait les considérer comme de la pornographie. Comme beaucoup de communautés, elle est sujette à des modes de passage, et celle de l'été 2014 était de faire des cartes présentant ce à quoi ressemblerait un ancien empire s'il s'unissait aujourd'hui, en claquant des doigts.
Bien que certaines de ces cartes étaient à la fois belles et informatives, beaucoup n'étaient que des fonds vierges remplis au seau sur MS Paint. Ainsi ai-je essayé d'inclure un maximum de statistiques et à soigner un minimum la présentation.
Cette carte a reçu un accueil positif sur reddit; /u/JayDutch la décrit ainsi :
It offers a nice contrast between the other MSPaint maps that just keep showing the same bits of information (Population GPD, Standing Military, Land Area).
Very good job OP. I think this is ultimately what all of the other “Reunited” maps should aspire to be.
Ajout de 2024 : l'autrice tient bien sûr à préciser qu'aucune visée impérialiste n'est à déduire de cet exercice purement géographique.